dimanche 25 janvier 2009

Un Ange Mort



A l’époque où la démocratie ne faisait plus partie de l’État Brésilien on se demandait qui c’était cette femme. Personne n’était capable de comprendre sa force, sa lutte et ses convictions. C’était à la mode fermer les yeux et surtout la bouche et pourtant cette femme criait au monde entier l’injustice que touchait son foyer, sa vie et son pays.

Elle s’appelle Zuzu. C’est une femme dont la force on ne peut pas oublier.

Il est vrai qu’elle s’est tut pendant longtemps. Elle aussi a joué le jeu selon les règles des plus puissants. Jusqu’au jour où elle reçoit un appel anonyme que lui annonce la chute de son fils.
La « chute » signifiait que son fils avait été pris par les agents de l’armée, il était un communiste convaincu et luttait contre la Dictature.
Malgré tous ses efforts, Zuzu n’arrivera jamais à revoir son fils. Elle a pris des moins à la recherche de l’endroit où son fils était emprisonné, sans succès.

En vérité Stuart Angel, fut brutalement torturé, jusqu’à sa mort. Selon les témoignages après les séances de tortures on pouvait entendre la voix de Stuart supplier pour un peu d’eau et peut-être de miséricorde. C’est justement l’un des « collègues » de Stuart qui apprend à Zuzu le sort de son fils.
En ce moment là, la bataille de cette femme contre tout un régime se renforce. Elle savait que son fils était mort, mais elle voulait le droit de faire son deuil et de lui donner une sépulture.

Zuzu Angel attaquait l’armée et son régime fasciste comme personne n’osait le faire. Elle envoyait ses déclarations à tous les journaux, à tout artiste ou intellectuel de l’époque. Elle change toute sa collection d’un défilé à New York et ne se fatigue jamais. Elle contacte l’amnistie internationale et aussi un sénateur américain pour dénoncer les crimes politiques de la dictature.

Malheureusement le corps de son fils avait été jeté en haute mer, elle n’arrive pas à le trouver étant donné le temps passé. La situation devient si scandaleuse que la justice brésilienne commence le jugement de Stuart Angel même en sachant qu’il était déjà mort, par les mains de leurs propres agents, l’ironie est que Stuart fut considéré innocent, motif : absence de preuves.

Pendant tout ce temps de lutte, Zuzu était fortement menacée, une des ses amies est morte à sa place par erreur, sa famille et ses amis étaient toujours surveillés.

Quelques jours avant de sa mort Zuzu a envoyé une lettre à son ami Chico Buarque pour avertir que sa mort était proche et que si pour n’importe quel motif, accident de voiture ou maladie inattendue son corps fusse retrouvé, il s’agissait du sale travail de la dictature.

Quand Zuzu Angel décède en 1976 dans un « accident de voiture », Chico Buarque envoi 60 copies de la dernière lettre de Zuzu à tous les journaux du pays mais aucun n’a voulu la publier.

Aujourd’hui la Dictature Brésilienne est fini ! Certains parmi les coupables ont été punis. La majorité est encore vivant et jouit de la richesse acquiert pendant cette époque.

L’image de Zuzu demeure encore dans notre imaginaire. On n’avait pas sa force, son courage ni son brille. On n’a pas su lutter quand il fallait, comme elle l’a fait. On n’a pas su le bon moment pour dire basta !

Je rends hommage ici à cette mère, qui comme Antigone avant d’être une citoyenne elle était humaine. Une femme divorcée, qui a combattu les misères de la vie, a réussi dans son métier et est devenu l’un des noms les plus importants de l’histoire de la mode brésilienne.

A Zuzu Angel
Mon respect, mon admiration, ma fascination pour une femme que j’aurai aimé connaître.

Nelson Gomes D'Araujo

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