Vers Intimes***
Prend un allumette. Allume ton cigare!
Tiens! Personne a vu le formidable enterrement de ta dernière chimère.
Seulement la solitude- cette panthère -était ton amie inséparable!
Il faut s'habituer à la boue qui t'attend!
L'homme, qui, dans cette terre misérable, vit, parmi les fauves, sent l'inévitable nécessite d'être lui aussi une fauve!
Prend un allumette. Allume ton cigare!
Le baiser, ami, c'est la veille du sarcasme. La main qui caresse est la même qui te lance des pierres.
Si tes plaies font encore de la peine à qui que ce soit, écrase cette vilaine main qui te caresse.
Crache dans cette bouche qui t'embrasse!
*** Ce poème est un extrait du Livre Eu d'Augusto dos Anjos; poète moderniste brésilien.